La consonne "1", qui est aussi celle du mot qui désigne le métro aérien, est en outre omniprésente dans les dix premiers vers, soulignant le rôle central de cette forme qui s’incarne dans le poème à travers un son. 15La voix anachronique évoquée plus haut déplie des visions elles-mêmes écartelées du point de vue temporel. Mina Loy vécut en effet à Paris entre 1923 et 1936 et était en contact étroit avec l’avant-garde artistique et littéraire6 lorsque furent publiés le Manifeste d’André Breton et les premiers textes surréalistes. La 1ère section du recueil Les Fleurs du mal (1857) (Spleen et Idéal) exprime la déchirure du poète entre une aspiration vers un " Idéal " et le " Spleen ", c'est-à-dire l'ennui (angoisse). La déchirure du poète entre une aspiration vers l'Idéal et le spleen n'empêchent pas Baudelaire de conclure la section sur le constat de la défaite de l'Homme face au Temps. Si l’exposition Aviary organisée à la galerie Egan n’eut lieu qu’en 1949, soit trois ans après la publication du poème, le thème de l’oiseau est déjà présent dans plusieurs compositions antérieures.15 Chargé de connotations religieuses, il incarne le passage de la terre au ciel, de la matière au spirituel. Baudelaire est le poète de la modernité: « celui-là seul sera le peintre, le vrai peintre, qui saura arracher à la vie actuelle son côté épique ». Cette idée d’une composition double de la beauté est présente chez Mina Loy qui voit dans le spectacle de la vie moderne un objet esthétique à part entière ouvrant sur l’intemporel et l’éternel. Maurice de Gandillac, Œuvres II, Paris : Gallimard, 2000(1929), 113-34. 11L’expérience esthétique est fondée chez Mina Loy sur la disjonction temporelle. Breton, André, Nadja, Paris : Gallimard, 1964 (1928). Modernity’s indebtedness to an unacknowledged past is at the heart of the aesthetic experience staged in these two poems. Voir également cet autre passage du même ouvrage : "Cornell immersed himself in the world of childhood. Les cloîtres anciens sur leurs grandes murailles, Que les fins de journées d’automne sont pénétrantes ! Le top des films indé made in USA, de Inside Llewyn Davis à Blue Jasmine en passant par Upstream Color et Prince of Texas 17 "Le vieux Paris n’est plus (la forme d’une ville / Change plus vite, hélas ! Destructurée, la syntaxe place ailleurs le lecteur devant une aporie qui fait écho à celle de l’observateur : "As always, has a wisp of whiteness, loveliness / to lift the eyelids" (LLB 117, v. 23-24). Pound, Ezra, "A List of Books", Little Review, 4(11), March 1918, 54-58. Aller au contenu. Le gigantisme constitue une de ses figures privilégiées. Loy, Mina, "Phenomenon in American Art (Joseph Cornell)". Rimbaud, le poète adolescent, éternel révolté, a apporté un ton nouveau à la poésie, soulignait le philosophe Paul Audi au micro d'Adèle Van Reeth: "Rimbaud est celui qui fait introduire la colère à l'intérieur de l'énonciation poétique. C'est la colère qui rythme la phrase, et c'est tout-à-fait nouveau." To this provocative list, Julien added the neo-romantic Russian painter Eugene Berman, and his brother Leonid, as well as Juan Gris, Magritte, Tchetitchew, de Chirico, Leonor Fini and Frieda Kahlo, to name only a few of his artists. Or pour traduire cette harmonie, le poète utilise le verbe. Las, où est maintenant ce mépris de Fortune ? L’évocation, dans les vers qui précèdent, du cinéma, art fondé sur la succession rapide d’images discontinues, annonce de manière implicite ces visions évanescentes. Marinetti, Filippo Tommaso, "The Founding and Manifesto of Futurism 1909". Women, the City and Modernity. orateurs, chanteurs, musiciens à venir! La capacité d’émerveillement de la spectatrice d’"Ephemerid" fait écho aux préoccupations de Cornell. Comme le rappelle Paul Veyne à juste titre, le poète est un possédé de la mémoire, un témoin inspiré du mythe constructeur du passé. Citant Simmel, Benjamin note ainsi que "[l]es rapports des hommes, dans les grandes villes,... sont caractérisés par une prépondérance marquée de l’activité de la vue sur celle de l’ouïe" (Benjamin 2002, 61). Cette ambiguïté explique l’identification, soulignée par une allitération de chuintantes, qui s’opère dans les deux strophes suivantes entre ce dernier et la foule anonyme : so disappearon Third Avenueto share the heedless incognito, of shuffling shadow bodiesanimate with frustration (LLB 109, V 2-6). Mallarmé voulait « redonner un sens plus pur aux mots de la … 27La figure creuse dans le paysage urbain un trou par lequel s’engouffre un ailleurs que la voix ne parvient pas à définir mais qui suscite chez elle un sentiment de nostalgie. De fait, le peintre qui cherche cette modernité doit «dégager de la mode ce qu'elle peut contenir de poétique dans l'historique, tirer l'éternel du transitoire». Cette atmosphère nostalgique rappelle les boîtes de Cornell, où les fragments de verre semblent renvoyer à un tout disparu et les hôtels délavés, à une splendeur passée. Le Poète suprême, conclut la lettre apostolique, peut donc «nous aider à avancer avec sérénité et courage dans le pèlerinage de vie et de foi, jusqu’à ce que notre cœur ait trouvé la véritable paix et la véritable joie», c’est-à-dire «l’amour qui meut le soleil et les autres étoiles». Déjà à la fin du VIII e siècle av. Les œuvres paradigmatiques de la modernité que sont les textes de Poe, Baudelaire, Benjamin, Breton ou Aragon font ainsi de la ville un texte à déchiffrer, une surface miroitante offerte à la consommation visuelle, commerciale ou sexuelle du flâneur. Mes durs rêves formels sauront te chevaucher. à propos de Constantin Guys. Si nous jetons un coup d’œil sur nos expositions de tableaux modernes, nous sommes frappés de la tendance générale des artistes à habiller tous les sujets de costumes anciens. Théâtre de l’imagination, la rue est le lieu où apparaissent, pour mieux disparaître, les fantasmagories d’un "je" au statut également incertain. Baton Rouge : Louisiana State University Press, 1980. Les Fleurs du Mal, tendent à exprimer la tension entre l’expérience amère et mélancolique du Spleen et l’exaltation du rêve et de la beauté incarnée par l’Idéal. L’énergie de la modernité viendrait précisément des éléments d’un passé dont elle cherche à faire table rase mais qui l’habite en profondeur. C’est aux volières de Joseph Cornell qu’"Ephemerid" semble, quant à lui, rendre hommage. Marinetti, Filippo Tommaso, "The Founding and Manifesto of Futurism 1909", Modernism. Le motif de l’insecte semble céder implicitement la place à un autre, celui de l’oiseau ou, comme nous y invite le mot "soul", celui de l’ange. Joseph Cornell’s Theater of the Mind. 13 "L’enfant voit tout en nouveauté ; il est toujours ivre. Once more who would not be a boy ? Il a déjà écrit plusieurs poésies. C’est dans le grotesque, concept placé sous le signe de la contradiction, que viennent s’incarner les tensions qui président à sa représentation. "La modernité, c’est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l’art dont l’autre moitié est l’éternel et l’immuable" note Baudelaire, pour qui l’artiste doit "tirer l’éternel du transitoire" (797). 6 "She became an indispensable member of the cosmopolitan set that McAlmon called, with some irony, the geniuses—a group comprised of British and American writers, their French counterparts, and assorted Dadaists or Surrealists" (Burke 328). Sorti le 19 février 2021, ce recueil est un « long poème continu et narratif ». Ce besoin de donner une forme concrète à ce qui se dérobe apparaît ailleurs dans l’essai. 4L’expérience esthétique s’inscrit en outre chez Mina Loy dans une temporalité spécifique, où l’héritage baudelairien tel qu’il est défini dans Le Peintre de la vie moderne occupe une place centrale. Ce point constitue une seconde différence avec le surréalisme littéraire. 12 Breton voit dans la figure du mannequin l’incarnation même du "merveilleux" surréaliste qui reflète "l’irrémédiable inquiétude humaine" (Breton 1985, 26). Ah ! La redistribution de la voyelle /i/ et des consonnes /l/ et /t/ dans les vers "the illicit insect / is only / a little girl—" (LLB 117, v. 33-35) est à l’image de la vision qui se réorganise. Elle est un principe dynamique, la métaphore de l’énergie qui traverse de manière diffuse le paysage urbain moderne. 10 La pertinence de la référence à cette nouvelle nous semble confirmée par l’existence d’un poème datant des années 1920 intitulé "Poe" (LLB 76), qui porte sur deux thèmes privilégiés de l’auteur : ceux de l’esthétisation mortifère et de l’enfermement dans le sépulcre. 7 "C’est du rapprochement en quelque sorte fortuit de deux termes qu’a jailli une lumière particulière, lumière de l’image à laquelle nous nous montrons infiniment sensibles" (Breton 1985, 49) note Breton dans le premier "Manifeste du surréalisme", ajoutant plus loin que "la plus forte est celle qui présente le degré d’arbitraire le plus élevé" (50) et que ces images arbitraires augmentent la connaissance que possède le sujet du monde qui l’entoure (49). Potter, Rachel ed., Salt Publishing, à paraître (2009). (LLB 110, v. 29-41). Catalogue d’exposition. 14Le long tiret situé à la fin du vers 30 opère un lever de rideau qui théâtralise la scène. 2 Dans le chant nahuatl, le regard du poète sur le monde n’est pas englobant, il rechigne à se laisser absorber par un paysage. La coupure de la strophe est le signe de ce passage brutal de la modernité dans le hors-temps de l’imagination. Baudelaire à propos du soleil, qu’il compare à un poète (« Le soleil », v. 18). Armstrong, Tim, "Cornell and Loy : Christian Science and the Destruction of the World". Le lexique gothique ("shadow bodies", "mummies half unwound") et les échos sonores particulièrement insistants, allitérations, rimes et rimes internes, montrent la ville comme lieu de survivance de figures spectrales appartenant à une époque révolue. On trouvera les reproductions de ces constructions dans les ouvrages de Jaguer et Waldman et dans le catalogue Joseph Cornell. Comparant Brancusi et Cornell, Mina Loy note en effet : "The first is the purest abstraction I have ever seen ; the latter the purest enticement of the abstract into the objective" (Loy 1982, 300). Jean Lacoste, Paris : Payot et Rivages, 2002. 7"On Third Avenue" et "Ephemerid" illustrent de manière frappante l’affirmation de Benjamin selon laquelle "aucun visage n’est aussi surréaliste que le vrai visage d’une ville" (Benjamin 2000, 121). 3La ville se déploie dans son œuvre comme une série de visions sans cesse renouvelées que butine l’œil "abeille" du poète curieux ("Mass-Production on 14th Street", LLB 111).2 La figure du flâneur semble cependant inappropriée pour décrire son approche de la ville. Le grotesque met ici en évidence l’asservissement des corps aux exigences de la modernité. Dans les deux poèmes, c’est bien le paysage urbain dans ce qu’il a de plus moderne—l’électricité, le cinéma et le métro—qui met en mouvement l’imagination du spectateur, ouvrant ainsi l’espace à l’intemporalité qui caractérise l’expérience esthétique. Le cinéma, élément emblématique de la modernité et vecteur de l’imagination, semble ici faire surgir l’image inattendue de la chaise à porteur, élément appartenant au hors-temps de l’imagination : "like a reliquary sedan-chair, / out of a legend dumped there, // before a ten-cent cinema". 4(11), March 1918, 54-58. Aidez-nous en achetant une oeuvre dans notre galerie d'art ! ed., The Jargon Society Highlands, 300-2, 1982. 32L’enfance constitue une thématique privilégiée de l’œuvre de Cornell qui, à la suite de Baudelaire et des surréalistes,13 fait de celle-ci un moment privilégié de liberté et d’expression de l’imagination : "[h]e admired above all else the wonder and spontaneity of the child’s apprehension of the world" note l’un de ses critiques (Blair 105). 37Loin de tenter de lire le chaos urbain à travers un mythe unificateur qui permettrait d’en rassembler les lambeaux et de lui imposer une cohérence, Mina Loy fait de la fragmentation, de l’énigme et de l’éphémère les éléments centraux de son esthétique. Le poète est un alchimiste notamment grâce à sa plume, le sens des mots qu’il emploie et la magie du langage. Ce rapport ambigu à la langue évoque les travaux de Mallarmé, qui tâchait tant bien que mal de trouver un usage pur du code linguistique. Texte et poèmes / C / Tristan Corbière / À l'éternel madame. He read children’s books and incorporated the stories and imagery he found there in his art" (Blair 104). La coupe de mes jours s'est brisée encor pleine ; La Chambre, as-tu gardé leurs spectres ridicules. 3 Voir notamment "Les petites vieilles" : "Dans les plis sinueux des vieilles capitales, / Où tout, même l’horreur, tourne aux enchantements, / Je guette, obéissant à mes humeurs fatales, / Des être singuliers, décrépits et charmants" (Baudelaire 66, c’est moi qui souligne).
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