Mais on ne peut appliquer ici la maxime du droit civil, que nul n’est tenu aux engagements pris avec lui-même; car il y a bien de la différence entre s’obliger envers soi ou envers un tout dont on tait partie. « L’ordre social est un droit sacré, qui sert de base à tous les autres » dit Rousseau. Convenons donc que force ne fait pas droit, et qu’on n’est obligé d’obéir qu’aux puissances légitimes. Louis XIV par exemple écrit au Dauphin : « Celui qui a donné des rois au monde a voulu qu’ils fussent honorés comme ses représentants en se réservant à lui seul de juger de leurs actions. Et ainsi ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort on a fait que ce qui est fort fût juste ». Elles ne font, à ses yeux, que cautionner les faits or les faits ne font pas droit en leur seule qualité de faits. Cf. La justice sans force est contredite parce qu’il y a toujours des méchants ; la force sans la justice est accusée. Elle vaut pour tous les membres du groupe, et ce n’est que par là qu’elle peut correspondre à la loi raisonnable. Tel est le vrai contrat social ou pacte d’association donnant naissance au corps politique. Suffit-il de dire que le consentement des associés change la nature des choses ? Livre I. Rousseau. De plus, l’aliénation se faisant sans réserve, l’union est aussi parfaite qu’elle peut l’être, et nul associé n’a plus rien à réclamer car, s’il restait quelques droits aux particuliers, comme il n’y aurait aucun supérieur commun qui pût prononcer contre eux et le public, chacun, étant en quelque point son propre juge, prétendrait bien tôt l’être en tous; l’état de nature subsisterait, et l’association deviendrait nécessairement tyrannique ou vaine. Il est soumis à « l’instinct » dit le texte. Du contrat social J.-J. Seule la force mise au service du droit peut être justifiée rationnellement. Livre très intéressant qui aborde la question de souveraineté nationale si chère à cette époque. Elle est bornée par sa nature même car « le souverain n’étant formé que des particuliers qui le composent ne peut pas avoir d’intérêt contraire au leur ». Or pour Rousseau l’égalité (civique) des êtres humains est un principe de base. Dans « domaine réel » il revêt le sens juridique qui est toujours en usage. Certes Rousseau procède à une démystification, mais je reste assez persuadée (convertie depuis peu pourtant, car j’ai moi-même fait un terrible contresens sur ce passage en khôlle de philosophie et ai du me rattraper à coup de clins d’œils et de stichomythies) qu’il use d’une analogie entre la société familiale et la Cité tyrannique pour souligner au feutre les défauts de cette dernière, le peuple ne tirant aucune « utilité » de « l’aliénation de la liberté » volontaire, à laquelle se soumettent allégrement le père, les enfants ainsi que le souverain. je vous remercie pour toute cette analyse très intéressante, très bien expliquée et complète. Dans le chapitre VI du Livre II Rousseau écrit : « Car l’acte primitif par lequel ce corps se forme et s’unit ne détermine rien encore de ce qu’il doit faire pour se conserver ». 1762 . Mais paradoxe, la loi n’est pas ce qui supprime la liberté, c’est au contraire ce qui en garantit l’exercice effectif en la mettant à l’abri du danger que représentent les libertés naturelles. Que des hommes épars soient successivement asservis à un seul, en quelque nombre qu’ils puissent être, je ne vois là qu’un maître et des esclaves, je n’y vois point un peuple et son chef : c’est, si l’on veut, une agrégation, mais non pas une association; il n’y a là ni bien public, ni corps politique. Elle l’est aussi au sens où elle possède un pouvoir absolu sur ses membres. La thèse patriarcale ou paternaliste. Si la propriété est un droit naturel, ce droit limite les prérogatives de la souveraineté politique. Chapitre IV. Celui-ci est « l’acte primitif par lequel le corps se forme et s’unit » mais cet acte « ne détermine rien encore de ce qu’il doit faire pour se conserver ». La. Mais l’ordre social est un droit sacré qui sert de base à tous les autres. Ce n’est pas un effet de la passion de dominer qui leur fait commander, mais le désir de se dévouer, non l’orgueil d’être le maître, mais le souci d’être la providence de tous ». Rousseau suit ici la leçon d’Aristote. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE . Elle s’étend jusqu’où s’étend la force d’un individu. Comment comprendre, se demandait La Boétie, que les hommes consentent volontairement à leur servitude ? Nul auteur français, que je sache, n’a compris le vrai sens du mot citoyen. Les conséquences des deux analyses sont considérables. Et le même Caton écrivit à son fils de se bien garder de se présenter au combat qu’il n’eût prêté ce nouveau serment. Cependant que le droit de propriété soit le fondement de la société civile ne signifie pas qu’il soit fondé en raison. Autant dire que ce que Rousseau appelle la volonté générale est ce que Kant va théoriser sous le nom de volonté morale ou volonté raisonnable. Par cela seul, que les hommes, vivant dans leur primitive indépendance, n’ont point entre eux de rapport assez constant pour constituer ni l’état de paix ni l’état de guerre, ils ne sont point naturellement ennemis. Le terme ici ne doit pas être décodé comme un savoir-faire inné mais comme impulsion, inclination naturelle. En revanche, il est humiliant pour une volonté d’être soumise à une autre volonté et cette dépendance n’a aucun fondement naturel. C’est la partie proprement critique du Livre I. Selon les théories admises on a pu fonder le droit : C’est aussi le cas de la thèse selon laquelle la force fait droit comme on le prétend dans l’expression : « un droit du plus fort ». importante : le contrat examiné est social et non politique ), « le droit », « la morale », « la religion » (le chapitre huit du livre quatre est consacré à la « religion civile »), « la raison et le réel » (au sens où Le Contrat Social peut être questionné à partir de la méthode Celles-ci doivent être unies, solidaires les unes des autres pour assurer la viabilité de l’ensemble ; réciproquement la totalité doit exister pour les parties dont elle a mission de protéger les droits et de garantir l’indépendance mutuelle. Or un tel contrat en présuppose un autre, celui par lequel avant de décider d’être gouverné de telle ou telle manière, un peuple s’institue comme tel. Rien ne limitant le pouvoir du souverain, il peut décréter arbitrairement que tel individu est une menace pour l’ordre public. Cf. Je suis désolée de devoir vous faire remarquer que le texte de Rousseau ne comporte aucune réelle ambiguïté. Je vous renvoie aux commentateurs autorisés de Rousseau. Elle prétend fonder en nature le rapport politique de commandement à obéissance, en considérant que la communauté politique est analogue à la communauté familiale et que celle-ci est une société naturelle. Dans une analyse rigoureuse, Rousseau va montrer qu’un contrat de soumission est à la fois absurde et illégitime. La liberté naturelle n’est limitée que par les forces de l’individu. endobj A l’égard des associés, ils prennent collectivement le nom de peuple, et s’appellent en particulier citoyens, comme participant à l’autorité souveraine, et sujets, comme soumis aux lois de l’État. Puisque aucun homme n’a une autorité naturelle sur son semblable, et puisque la force ne produit aucun droit, restent donc les conventions pour base de toute autorité légitime parmi les hommes. Avant d’en venir là, je dois établir ce que je viens d’avancer. Dans le Manuscrit de Genève, Rousseau écrit: « il est donc certain que le lien social n’a pu ni dû se former par l’extension de celui de la famille ni même sur le même modèle », La critique rousseauiste de la théorie patriarcale du droit se développe en deux points. Il y a donc bien un renoncement à la liberté naturelle, difficile de dire alors qu’il reste aussi libre qu’auparavant sauf à faire une équivalence entre liberté conventionnelle et liberté naturelle. La force contraint et même si on peut refuser de se soumettre à son ordre, elle est exclusive de la liberté. Les enfants, exempts de l’obéissance qu’ils devaient au père; le père, exempt des soins qu’il devait aux enfants, rentrent tous également dans l’indépendance. Suffira-t-il d’avoir la force d’en écarter un moment les autres hommes pour leur ôter le droit d’y jamais revenir? Ramené à sa signification fondamentale, le contrat social consiste à renoncer à une liberté fictive pour une liberté réelle, celle qui n’a d’effectivité qu’avec la loi la protégeant des empiétements que ne manqueraient de se permettre des libertés naturelles. L’esclave est lié à son maître par un rapport de force or, le chapitre III l’a montré, un rapport de force est impuissant à fonder un rapport de droit. Le contrat Social : Livre I. Livre I chapitre 1 Sujet de ce premier livre. Elle nous demande de faire tenir ensemble deux idées qu’on trouvera aussi chez Proudhon : En un sens la propriété est le vol. 1) Parce que la force n’a pas besoin du droit pour s’imposer. Est-ce la raison pour laquelle il se sent tenu de procéder à quelques éclaircissements sur l’idée de liberté? On ne peut à la fois jouir des droits qu’il confère et refuser de remplir les devoirs qu’il impose. Or le souverain, au contraire du père, n’a aucun amour pour son peuple. Mais l’intégration européenne se poursuivant il est permis d’espérer qu’avec les nouvelles générations des progrès se réaliseront en ce sens. Mais seuls les membres d’un Etat peuvent jouir du droit de propriété car faute d’une souveraineté internationale qui fonderait ce droit pour les Etats eux-mêmes, ceux-ci ne sont pas propriétaires de leurs territoires, ils le possèdent seulement en fonction des péripéties de l’histoire. %�(�ǘ%*�n �ZN��w�h�� La diversité des langues, des mentalités, des intérêts nationaux fait pour l’instant obstacle à ce noble projet. PB : Comment une usurpation pourrait-elle cesser d’être une usurpation sous prétexte qu’elle est légalisée ? Le propos est circonstanciel. On entend parfois que le peuple est comparable à du bétail et qu’un troupeau a besoin d’un berger. Les Grecs enfermés dans l’antre du Cyclope y vivaient tranquilles, en attendant que leur tour vînt d’être dévorés. Alors cet état primitif ne peut plus subsister; et le genre humain périrait s’il ne changeait de manière d’être. Le chapitre VIII propose une réflexion sur l’état civil dans son opposition à l’état de nature. Il signifie par là que, quel qu’il soit (et l’histoire montre que des ordres sociaux moralement condamnables sont ou ont été efficaces) un ordre social ne peut durer que parce qu’il revêt aux yeux de ceux qui le subissent une dimension morale. Le principe de la souveraineté divine est donc un principe de limitation du pouvoir car si le péché le rend nécessaire, aucun homme n’est fondé en nature à gouverner d’autres hommes. Rousseau ne minore pas la contrepartie du bénéfice que chacun tire de l’état civil. Le développement de la thèse fait rapidement apparaître son absurdité. En ce sens la métaphore organique n’a aucune pertinence et doit être dénoncée comme terriblement dangereuse. En renonçant par le contrat social à la liberté naturelle, en aliénant celle-ci, le citoyen n’a donc pas renoncé à la liberté, il a au contraire mis en place l’artifice lui permettant de jouir d’une liberté effective. « Chaque membre de la communauté se donne à elle au moment qu’elle se forme, tel qu’il se trouve actuellement, lui et toutes ses forces, dont les biens qu’il possède font partie ». Est nécessaire ce qui ne peut pas ne pas être ou être autrement qu’il est. La force de la force, c’est la puissance des illusions, la propension des hommes à reconnaître comme légitimes des pouvoirs ne leur paraissant tels que parce qu’ils flattent leurs intérêts et leurs passions. Il semble admettre que les lois sont plus nécessaires pour défendre la possession des biens que la liberté. Le contrat social stipule que les particuliers se donnent à tous c’est-à-dire aliènent leurs droits naturels à la communauté. Je veux chercher si, dans l’ordre civil, il peut y avoir quelque règle d’administration légitime et sûre, en prenant les hommes tels qu’ils sont, et les lois telles qu’elles peuvent être. Ce n’est qu’après avoir appelé le médecin qu’on saura si les desseins divins étaient de souffrir tel mal ou d’en guérir. Il est au-dessus d’elle au sens où il a toujours la possibilité de la changer et, hypothèse limite, de se dissoudre en restaurant l’état de nature. Voilà pourquoi Rousseau peut écrire, sans contradiction, que la contrainte de la liberté naturelle n’est pas la négation de la liberté. Il s’ensuit qu’on ne peut pas prétendre fonder en nature le rapport politique en l’assimilant au rapport familial car l’autorité paternelle n’est pas une autorité naturelle, c’est déjà une autorité politique. C’est le rapport des choses et non des hommes qui constitue la guerre; et l’état de guerre ne pouvant naître des simples relations personnelles, mais seulement des relations réelles, la guerre privée ou d’homme à homme ne peut exister ni dans l’état de nature, où il n’y a point de propriété constante, ni dans l’état social, où tout est sous l’autorité des lois. La liberté naturelle est la liberté du sauvage. Jolie soirée, Madame, Alors l’homme échappe à l’ordre de la pure animalité. Du contrat social. C’est son régime dans l’état issu du vrai contrat social. Souhaitons que votre blog ne disparaisse jamais. Or si la liberté est le propre de l’homme, encore faut-il que celui-ci ait pu advenir à son humanité. Se fondant sur deux textes énigmatiques des Evangiles, elle élabore la distinction des deux glaives et des deux royaumes. 3 0 obj Ce n’est pas le dernier mot de Rousseau. Signe que notre époque met davantage l’accent sur l’Etat de droit que sur la démocratie (selon le jugement de Louis Favoreu. Celui de l’exécution de la loi. A défaut d’un fondement, le philosophe se contente d’interroger l’origine historique des possessions que le droit va légaliser en instituant un droit de propriété. J’entre en matière sans prouver l’importance de mon sujet. Texte étudié La plus ancienne de toutes les sociétés, et la seule naturelle, est … S’ensuit-il que ce soit légitime ?
Tableau Adressage Dmx 512, The Reunification Of Ireland, Sesh Meaning Slang, Combien De Temps Un Chat Peut Rester Sans Faire Pipi, Abel Teller Now, Le Feu Est Mort, Mais Les Loups Vivent Encore, Livebox Play Fibre, Médicament Humain à Usage Vétérinaire, Reebok Daytona Dmx Mu, Patrice Mercier Physiothérapeute,